En 2017 en France, l’agriculture biologique (AB) occupe 1,8 million d’hectares (ha), ce qui correspond à 6.5% du territoire agricole (Agence Bio, 2017). L’AB génère moins d’impacts environnementaux par unité de terre utilisée que l’agriculture conventionnelle. Au niveau d’un pays comme la France, les données d’évaluation environnementale disponibles sont loin de couvrir la grande diversité des produits et systèmes de production existants sur le territoire.

 

L’objectif principal du projet ACV Bio est la production de données d’inventaire (décrivant les pratiques de production, les intrants agricoles et les émissions de polluants) et d’évaluation environnementale obtenues par analyse du cycle de vie (ACV)[1] des produits végétaux et animaux de l’AB. Les données d’inventaire permettront d’enrichir la base de données AGRIBALYSE, dispositif coordonné par l’ADEME et l’INRA mettant à disposition des données publiques pour la réalisation d’ACV agricoles.

L’USC GRAPPE ESA-INRA est impliquée dans le comité de coordination du projet et pour la production d’inventaires viticoles. A partir de son expertise en ACV appliquée à la viticulture, des données collectées dans les projets précédents (Qualenvic, Vibrato) et en collaboration avec l’INRA de Colmar, l’équipe a produit 5 inventaires représentatifs de systèmes viticoles biologiques et biodynamiques en Val de Loire et en Alsace. La qualité des données est au cœur des questions méthodologiques car particulièrement prégnante pour des systèmes biologiques parfois innovants et toujours complexes.

La prise en compte des rotations longues, des systèmes diversifiés (polyculture élevage, autoproduction des aliments du bétail, transformation à la ferme ou vente directe), et de l’impact sur la biodiversité sont au cœur des préoccupations des acteurs du projet (recherche et instituts techniques). Une meilleure prise en compte de ces aspects dans l’analyse du cycle de vie permettra de disposer d’indicateurs fiables et reconnus pour appréhender les systèmes de production en AB. Ces données et résultats permettront aux acteurs de l’AB de connaître les impacts de leurs pratiques et de mettre en œuvre des démarches d’amélioration afin d’en réduire ces impacts. L’évaluation de l’AB par ACV peut également s’inscrire dans une démarche plus générale d’écoconception (ISO 14 001) afin de concevoir des systèmes de production répondants aux enjeux de l’agro-écologie.

Contacts : Aurélie Perrin, a.perrin@groupe-esa.com, Christel Renaud-Gentié, c.renaud@groupe-esa.com et Séverine Julien, s.julien@groupe-esa.com

[1] Méthode d’évaluation normalisée (ISO 14040 et ISO 14044) permettant de réaliser un bilan environnemental multicritère et multi-étape d’un système (produit, service, entreprise ou procédé) sur l’ensemble de son cycle de vie.