Contexte et objectifs du projet

En 2017, la volaille devient la première viande produite dans le monde avec 118 millions de tonnes (ITAVI, 2018). Malgré les progrès réalisés en termes de productivité, le mode d’élevage « standardisé » est perçu par certains citoyens-consommateurs comme « industriel » et concentre les critiques sur l’élevage, de plus en plus fréquentes en France. La densité d’animaux dans les bâtiments d’élevage et l’élevage en claustration sont particulièrement pointées du doigt, car jugées en inadéquation avec le comportement naturel des volailles. Ainsi, le 4 octobre 2018, le Parlement Européen a invité à l’unanimité la Commission Européenne à résoudre les problèmes de bien-être animal et à renforcer la directive 2007/43/CE fixant des règles visant le respect du bien-être des poulets de chair. Un groupe de 28 associations de protection animale ont formulé une demande commune à destination des entreprises européennes, à respecter de nouvelles normes minimales pour l’élevage et l’abattage des poulets de chair à horizon 2026 (Better Chicken Commitment). Actuellement, de nombreuses enseignes ont déjà signé cet engagement pour améliorer le bien-être des poulets de chair. En parallèle, des initiatives fleurissent concernant l’étiquetage en matière de bien-être animal (AEBEA) ou plus globalement sociétal (Ferme France).

Dans ce contexte, il est donc fondamental de réfléchir, avec l’ensemble des acteurs, au système d’élevage de demain pour le poulet de chair, socialement accepté tout en restant économiquement compétitif. C’est précisément l’objectif du projet Cocorico, qui propose d’interroger la pertinence des choix possibles au regard du bien-être des volailles au travers d’une démarche multiacteur. Plus globalement, c’est la question de la durabilité de la filière volaille de chair qui est ici posée. Le projet Cocorico vise à fournir des connaissances, des solutions et des outils concrets pour aider les éleveurs et la filière à s’adapter aux demandes des citoyens-consommateurs, tout en garantissant une viabilité économique des exploitations et, par extension, en améliorant l’attractivité des métiers de l’aviculture.

Le projet vise donc :
1. à proposer un nouveau standard de production du poulet de chair qui soit durable, améliorant les conditions de vie des animaux tout en maîtrisant les surcoûts économiques et l’impact environnemental
2. à prévoir ses modalités de mise en oeuvre pour les installations actuelles et à venir.

Le projet est articulé autour de 3 actions :
Action 1 : Coconstruction de nouveaux dispositifs d’élevage grâce à une démarche multiacteur. La méthode consiste à (i) recueillir et analyser les visions de différents acteurs sur l’élevage du poulet de chair, (ii) mettre en oeuvre les différentes étapes du codesign et (iii) étudier les perceptions des solutions proposées.

Action 2 : Mise au point et évaluation multicritère de solutions. Pour cela, (i) les forces et les faiblesses de différentes innovations seront évaluées en élevage commercial et en élevage expérimental, (ii) les solutions les plus prometteuses seront étudiées plus en détails et (iii) une évaluation multicritère des divers scénarios sera réalisée.

Action 3 : Formation, communication, coordination. Cette action consistera à (i) réaliser divers outils de formation et de communication, (ii) diffuser les résultats à large échelle et (iii) coordonner le projet.

Mots-clés
Elevage, Poulet de chair, Bien-être, Mode de production, Compétitivité, Société, Coconstruction

Responsable du projet
Pilote du projet : Isabelle Bouvarel, ITAVI
Responsable du projet de l’USC : Clémence Lesimple

Type de projet et/ou de financement
Financement CASDAR du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation (2021-2024)
AAP d’innovation et de partenariat 2020

Partenaires
ITAVI – INRAE (UMR BOA, UMR PRC, UE PEAT) – ANSES – Chambres d’Agriculture des Pays de la Loire et de Bretagne –  LEGTA Tours Fondettes Agrocampus – ANVOL – Cluster ELINNOVE – WELFARM – CIWF – Bureau Bankiva