Contexte dans lequel s’inscrit le projet

Le contexte sanitaire des exploitations d’élevage est en évolution. Des pressions sociétales, techniques et économiques se conjuguent pour demander une diminution du recours aux antibiotiques, le plan EcoAntiBio s’en faisant la traduction réglementaire, et par ailleurs l’apparition de résistances à ces antibiotiques, communs avec ceux utilisés en santé humaine, rend nécessaire un changement d’approche sanitaire dans les élevages. Les agriculteurs, premiers concernés par ces enjeux, expriment leur volonté de faire évoluer les pratiques, et nombre d’entre eux manifestent un intérêt pour les méthodes dites « alternatives », voire s’inscrivent dans des formations proposées par les organismes de développement pour acquérir des connaissances et savoir-faire sur ces méthodes dites « alternatives ». Cependant, la diminution du recours aux antibiotiques en tant que traitement curatif nécessite plus que la substitution d’un mode de traitement par un autre. Il s’agit d’activer un nombre de leviers systémiques et préventifs au premier rang desquels l’alimentation de l’animal et son équilibre physiologique sont primordiaux. Une approche de la santé animale qui s’appuie de manière plus explicite sur des leviers préventifs et qui ait pour finalité d’éviter l’apparition de la maladie plutôt que la combattre une fois qu’elle est apparue, nécessite que l’éleveur et son environnement technique (conseillers, formateurs, vétérinaires) disposent des moyens d’évaluer, analyser et prendre du recul sur les pratiques de santé actuelles ou potentielles de l’éleveur, d’informations claires sur l’état de santé de l’animal et du troupeau, et d’indicateurs simples permettant d’évaluer l’efficacité de l’approche sanitaire adoptée par l’éleveur, en particulier si elle s’appuie sur des techniques préventives ou dite « alternatives » pour lesquelles la « preuve d’efficacité » est difficile à acquérir.

Principes généraux du projet

Face à ces enjeux, un collectif d’acteurs ligériens propose un projet d’actions qui s’articule autour de 6 volets opérationnels :

  • Le premier volet travaillera sur la mise en place d’une démarche de pilotage de la santé des troupeaux, permettant une approche « système » pour l’évaluation et l’adaptation des pratiques sanitaires dans les élevages ligériens, dans une approche de construction partagée par un large collectif représentant la recherche, la formation initiale et continue, l’accompagnement technique et vétérinaire des éleveurs et les producteurs eux-mêmes.
  • Les volets 2.1 à 2.4 déploieront des actions de test, validation et diffusion de connaissances et de leviers pour modifier les pratiques alimentaires des éleveurs, afin d’optimiser la robustesse des animaux et prévenir l’apparition de maladies dans le troupeau.
  • Le troisième volet prendra en charge l’animation générale des actions dans un esprit de partage et de diffusion inter-filières et inter-réseaux qui favorisera le transfert et l’appropriation des savoir-faire et connaissances par un grand nombre de producteurs en région Pays de la Loire.

 

Implication de URSE
URSE est impliquée dans le volet 1 en tant que pilote de la filière Ruminants. Claire Manoli et Justine Defois participent au suivi du projet, à la collecte des données notamment sur des enquêtes pour recueillir les avis d’experts et conseillers sur des outils de suivi bien-être et santé animale, sur des focus groups pour recueillir les conceptions des éleveurs et de leurs conseillers sur les outils de conseil et les priorités en matière de gestion de la santé animale ainsi que des enquêtes plus ciblées en élevage sur la gestion de la santé animale en élevages de Ruminants et de Monogastriques.

URSE est aussi impliqué dans le volet 3 pour contribuer à l’innovation en matière de collecte des besoins en formation initiale et professionnelle et diffusion des acquis du projet vers la formation.

Implication du LARESS
Le LARESS est impliqué dans les volets 1 et 2.1 du projet, ainsi que dans le troisième volet en ce qui concerne les actions de communication du projet. Dans le volet 1, Annie Sigwalt et Soazig Di Bianco sont investies dans la mise en place et l’animation de focus groups avec des éleveurs et des intervenants de conseil, dans les trois filières animales considérées. Les données recueillies à ces occasions sont le support d’analyses sociologiques sur les conceptions des éleveurs en matière de gestion de la santé animale, sur leur accompagnement au travers des relations entretenues avec différents types d’intervenants, et sur leur utilisation d’outils et de méthodes pour gérer la santé de leur élevage. Elles participent aussi au suivi des stages de mémoire de fin d’études engagés sur ces questions. Dans le volet 2.1, Soazig Di Bianco réalise des enquêtes sociologiques auprès d’éleveurs et de conseillers, pour cerner quelles sont les pratiques et les modalités d’usage du kéfir dans les filières porcs et ruminants. Le troisième volet permet la participation aux comités de pilotage de l’ensemble du projet, afin d’envisager des actions de communication inter-filières sur le pilotage de la santé animale.

Mots-clés
Santé-Bien-être, Conseil, Gestion Santé Animale, outils de suivi, capitalisation pratiques des éleveurs.

Responsable scientifique du projet
Philippe Roussel ; Institut de l’Elevage ; philippe.roussel@idele.fr

Contact ESA
Claire Manoli, Unité URSE, c.manoli@groupe-esa.com
Annie Sigwalt, Unité LARESS, a.sigwalt@groupe-esa.com

Autres partenaires
Oniris, UMR BIOEPAR UMT santé des troupeaux bovins ; Chambre d’Agriculture des Pays de la Loire ; INRAE (UMR INRAE-Oniris BIOEPAR) ; Coordination Agrobiologique des Pays de la Loire ; ITAVI ; Ferme expérimentale porcine des Trinottières ; Ferme expérimentale laitière des Trinottières ; ITEIPMAI ; IFIP-Institut du porc ; FR GTV ; Ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou

Type de projet et/ou de financement
Aide européenne du FEADER et Région Pays de Loire. Soutien aux groupes opérationnels du PEI pour la productivité et la durabilité – Programme de développement rural régional des Pays de la Loire 2014-2020.

 

Durée du projet  : 4,5 ans (janvier 2018 – juin 2022)